Vieux bourg du sud-ouest à quelques kilomètres de la mer : jadis (années 60-70), la petite église romane et son vieux cimetière étaient nichés dans la verdure , et les grands platanes ombrageaient un minuscule marché estival sur la place à peine gravillonnée. Les rues s'appelaient "rue des écoles", "rue des jardins", "rue du moulin", etc.
Aujourd'hui, au "centre bourg", l'ancienne gentilhommière du lieu est devenue bâtiment public, et son parc entouré de hauts murs est désormais accessible aux promeneurs, certes, mais pour le reste... les platanes et autres grands arbres ont quasiment disparu, le parking a été totalement "restructuré", bitumé, bétonné, et parsemé d'une pléthore de mobiliers urbains en métal peint bleu dignes d'une "ville nouvelle".
Autour, les lotissements ont poussé comme des champignons (tout le monde doit évidemment pouvoir se loger), avec des noms de rues d'une banalité affligeante : villes, fleurs, etc. … le summum étant ce panneau : "Rue des myosotis, anciennement rue du moulin" !!!
Dans une autre commune proche, dominant les marais, les toponymes changent d'orthographe et se déforment (d'après un observateur et fin connaisseur local) au gré des élus locaux : à quelques dizaines de mètres de distance, le même lieu ou la même voie portent deux voire trois orthographes différentes (-eau/-aux/-aud, -gnoux/-gnioux…), tel nom propre lié à un épisode historique se délite en deux noms communs approximativement voisins, et le sens originel se perd totalement.
Il n'est déjà pas facile de savoir où l'on va, et à ce rythme, on ne risque pas non plus de savoir d'où l'on vient...